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Israël
à la croisée des chemins

La tuerie du 7 octobre a sidéré notre peuple. À cause de son ampleur, de la préparation des attaquants, de leur cruauté, et de la tragique défaillance de Tsahal. Comment une telle chose a pu avoir lieu ? Question que chaque témoignage rend encore plus obsédante.

Jean-Pierre Lledo

On a beau se dire qu’il y a un temps pour tout, et que celui du moment est à la destruction de l’ennemi, la question ne nous laisse pas une minute de paix. Et de fait, les médias, les personnalités, y vont chacun de leurs interprétations, explications, verdicts, condamnations, légères ou capitales, avec ou sans appel.


Il y a ceux qui désignent les chefs militaires, particulièrement ceux du Renseignement, et appellent à leur remplacement immédiat. 

Et il y a ceux qui incriminent la gestion passée des politiques, et particulièrement de Netanyahou, comme si n’ayant pas réussi à le destituer en s’opposant à la réforme judiciaire, ils tentaient, aujourd’hui pour arriver à leurs fins, de canaliser l’émotion générale, notamment celle liée aux kidnappés, ce qui est déjà sordide en soi, comme si le responsable de ce kidnapping n’était pas le Hamas, comme s’il ne valait pas mieux mettre la Croix-Rouge face à ses devoirs, comme si aujourd’hui la responsabilité de la conduite de la guerre n’était pas partagée par la majorité et l’opposition siégeant côte à côte dans un gouvernement (provisoire) de coalition nationale.


N’ai-je pas vu Gil Mihaely, le directeur (israélien) de Causeur, pris en flagrant délit de contradiction lors d’une interview ? Netanyahou y était désigné comme seul responsable de la tuerie du 7 octobre, alors que cinq lignes plus bas, il nous expliquait que le Chef des Renseignements était totalement indépendant et qu’à ce titre il pouvait accéder directement au Premier Ministre, si urgence, « même à 3h du matin…».

 

Il est pourtant évident que la responsabilité militaire et particulièrement du Renseignement est écrasante. Quel degré de fanatisme idéologique faut-il pour imaginer un Premier Ministre, de quelque tendance qui soit, briefé de l’imminence d’un danger, qui refuserait d’organiser la riposte immédiatement ? De plus, il faut savoir qu’en Israël, contrairement aux autres démocraties de l’Occident, tout comme le Ministre de l’Intérieur n’est pas le chef de la police, le Premier Ministre n’est pas le chef des armées.


Pourtant j’ai bien peur que lorsque viendra le temps des enquêtes et du ménage, les boucs émissaires, et surtout si leur responsabilité est manifeste, ne servent qu’à masquer la véritable cause du désastre du 7 octobre.

 

Pour n’être pas apparente, à l’instar de toutes les causes véritables, elle n’en est pas moins, à mon sens, éclatante. Et pour le dire rapidement, le cœur crevé par les supplices subis par nos frères et sœurs de la bordure de Gaza, et par chaque soldat qui tombe, je voudrais dire mon étonnement de voir absente du débat, du moins dans les médias mainstream, la seule raison qui explique le massacre, celui du 7 Octobre, et tous les autres, de Tsfat en 1834, de 1921 à Jérusalem et à Yaffo, de 1929 à Jérusalem et à Hébron, sans parler des 2000 attentats visant les Juifs d’Israël dont on peut trouver la liste sur le net :

 

LE REFUS ARABE ET ISLAMIQUE D’UNE SOUVERAINETÉ JUIVE EN CET ENDROIT DE LA TERRE.


Tant que cette donnée MASSIVE, énoncée encore récemment par un dirigeant du Hamas (« Israël est un pays qui n’a pas sa place sur notre sol. »), ne sera pas prise en compte dans les analyses et plus encore dans les décisions, tant que les élites israéliennes s’entêteront dans le DÉNI, nous irons de catastrophe en catastrophe. De ce point de vue, le plus grand ennemi d’Israël n’est pas celui auquel on pense, mais Israël lui-même.


Il est certes humainement difficile de vivre avec la pensée que nos voisins ne rêvent que d’une chose : nous faire disparaître. S’accommoder de leur hostilité, voire leur prêter de bons sentiments, relève du syndrome de Stockholm. Il peut être utile dans une situation de danger de mort extrême, mais s’il persiste, alors on est déjà la proie consentante du prédateur.

Alors que faire ?


1 – Voir la réalité telle qu’elle est et non pas telle qu’on voudrait qu’elle soit.
Les Arabes et les musulmans du Moyen-Orient, et d’ailleurs, refusent la souveraineté juive. L’Union internationale des Savants musulmans réunie au Qatar vient d’appeler tous les pays et citoyens musulmans à déclarer la guerre à Israël. L’université d’El Azhar, qui pour les musulmans sunnites représente l’étalon de la loi islamique, vient d’adopter une fatwa (décret religieux) qui, pour justifier le massacre du 7 octobre, efface toute distinction entre civils et militaires israéliens, tous sionistes, tous ennemis qu’il faut détruire.


Pour des considérations géostratégiques, ou/et économiques, ils peuvent désirer nouer des relations avec Israël (Accords d’Abraham).


Les Falestiniens, Hamas ou Abbas, pareillement, peuvent faire le dos rond durant un temps, le temps de se renforcer et de se préparer à un nouvel assaut, selon le modèle du Traité de Houdeibya qui prévoyait une trêve de 10 ans entre les troupes de Mohammed et celles de la Mecque, mais rompu après une année.


Tant que ce droit à la souveraineté ne sera pas accepté par les uns et les autres, c’est le REFUS et la guerre terroriste qui, à la moindre « crise » aiguë, reprendront leur droit.

Idem pour les Arabes et musulmans d’Israël. Depuis ces deux ou trois dernières décennies, ils ne veulent plus se dire « Israéliens » mais « Falestiniens ». Dans le cas d’une guerre sur plusieurs fronts et d’une mise en difficulté de Tsahal, il ne faut pas douter un instant de la rupture du contrat implicite de loyauté que suppose une citoyenneté partagée.


Rappelons-nous les pogroms dans les villes dites « mixtes » en 2021, alors qu’Israël guerroyait avec le Djihad islamique.


Est-ce à dire que cet unanimisme politique serait sans faille ? Oui pour les entités politiques, non pour les individus. Mais pour 5 % de femmes et d’hommes, en Israël comme ailleurs, qui seraient prêts à s’engager avec les Juifs, combien y en a-t-il qui applaudiraient la tuerie ?

2 – Faire de la reconnaissance de la légitimité de la présence juive en cet endroit du globe, un PRÉALABLE à tout accord politique. Avec les pays arabes comme avec les Falestiniens.

Sans ce PRÉALABLE, les Accords d’Oslo ne pouvaient qu’échouer et ils échouèrent.


« Il fallait tenter Oslo. Mais aujourd’hui, il doit être clair que, du point de vue palestinien, Oslo a été une tromperie. Arafat n’a pas changé en pire, Arafat nous a simplement trompés » dira l’historien israélien, jadis de gauche, Benny Morris.


Or en principe, l’intelligence consiste à ne pas répéter une expérience mortifère.


Pour que ce PRÉALABLE ne soit pas un leurre, de la taqya (ruse de guerre), les dirigeants politiques et religieux arabes devront le proclamer solennellement devant leurs peuples, en langue arabe.


De la même manière que le Pape Jean XXIII mit fin à la légende des Juifs comme peuple déicide durant un Concile, les sermons dans les mosquées, et au-delà la littérature religieuse devront être expurgés des sourates ou hadiths hostiles aux Juifs. De façon générale, l’anti-juivisme et son lexique humiliant pour les Juifs et Israël devront être traqués, pour commencer dans l’édition (par exemple les Protocoles des Sages de Sion, ou Mein Kampf), et pour finir dans la presse publique et privée, comme dans les mosquées, ainsi que dans les programmes scolaires et universitaires nécessitant, eux, une refonte totale.


Alors cette proclamation ne serait pas simplement un nouvel exercice rhétorique, alors elle pourrait générer un nouveau paradigme et une nouvelle réalité psychologique.


Mais n’est-ce pas rêver ? Quel est le chef d’État d’un pays arabo-musulman en mesure d’initier et de conduire à son terme un tel processus ? Combien de décennies, voire de siècles, faudra-t-il encore pour en arriver là ? Ne voit-on pas s’accroître dans le monde entier un nouvel antisémitisme d’origine cette fois islamique, conséquence directe de l’expansion migratoire, dont la « gauche » électorale espère tirer profit ?

 

3 – Sur son propre territoire, Israël est tenu de faire respecter son droit à exister comme État du peuple juif, comportant des minorités ethniques et religieuses, que ce soit par la raison, ou par la force.


Tout refus, en actes ou en paroles, et notamment la formule « État de tous ses citoyens », qui dans les faits vise à faire disparaître le caractère juif de l’État d’Israël, doit être considéré comme un appel à la subversion et sanctionné par le retrait de la nationalité.


Une refonte des manuels scolaires et universitaires s’impose aussi en Israël, tant dans les zones arabes où l’on fonctionne avec les manuels falestiniens (un comble !), que dans les zones juives où l’on ignore tout de l’histoire islamique, comme de ce qu’a été la vie humiliante des Juifs dans le monde arabo-musulman (un autre comble !).

 

4 – Prendre conscience que tant que le monde arabo-musulman ne sera pas parvenu à faire sa « perestroïka », tant qu’il n’aura pas proclamé « LE PRÉALABLE », Israël devra se considérer en état de guerre permanent, et ce quels que soient les accalmies et les rapports économiques, et même quels que soient les « Traités de (fausse) Paix ».


Ignorer ou « relativiser » cette donnée fondamentale nous exposera à d’autres 7 octobre, peut-être encore plus sanglants. En tenir compte a des conséquences concrètes et politico-théoriques, pour le futur comme pour le présent. Faisons-en un bref survol.


— Compte tenu de la petitesse du territoire et de sa population, prévenir l’attaque imminente comme en 1967, sera toujours infiniment moins coûteux que la subir puis de réagir.
— Anéantir complètement l’adversaire et l’éloigner le plus possible. Détruire les maisons des terroristes est ridicule. Si la sécurité d’Israël l’exige, le déplacement des populations hostiles est une mesure totalement légitime, et ce d’autant que les combattants falestiniens quelle que soit leur obédience, se déguisent la plupart du temps en civils. C’est la réponse forte qui dissuade et la faiblesse qui encourage le bellicisme.
— Quel que soit son degré de vigilance, Tsahal ne peut parer tous les coups. Aussi dans toutes les zones en contact avec des populations arabo-musulmanes, les citoyens juifs doivent former des groupes d’autodéfense. C’est ce qui est déjà en train de se faire et je m’en réjouis. Si tel avait été le cas, nous n’aurions pas connu l'hécatombe du 7 octobre, lorsque les « mamad » (chambres blindées) loin de protéger, sont devenues des tombes. En 48 – 49, sans l’héroïque résistance armée de tous les Kibboutzim en zones de contact, Israël n’aurait-il pas été submergé par les troupes arabes ? Il est vrai que la majorité d’entre eux se positionnait à gauche et qu’ils ne se désignaient pas comme des « colons » ou des « occupants » mais comme des « garde-frontières ».
— Toutes solutions soi-disant « politiques », genre « deux États pour deux peuples » sont des leurres si tous les mouvements falestiniens ne mettent pas fin à leur narratif mensonger niant tout lien du peuple juif avec sa terre. Il ne sera jamais trop de le répéter, ceci est un préalable à toute discussion ou « négociation ». Les clés de la paix ne sont pas dans les mains d’Israël, mais dans celles du monde arabo-musulman.
— Mais pour que ce dernier reconnaisse ce lien, il faudrait qu’Israël commence lui-même par rappeler, au monde et aux siens, son existence tri millénaire, et ce, pas seulement en paroles.
Qu’a fait Israël pour combattre le négationnisme de l’UNESCO concernant la centralité de Jérusalem dans son histoire et la centralité du Mont du Temple pourtant profondément enraciné dans la psyché juive ?
Comment en effet être crédible aux yeux du monde, et particulièrement du monde arabo-musulman, en continuant d’accepter d’en avoir été dépossédé, exclu, et même interdit de prière ? !!!
Que l’on soit observant ou non, comment ne pas comprendre qu’Israël sans le Mont du Temple, est un corps sans âme, c’est-à-dire sans histoire et sans imaginaire, c’est-à-dire en vérité psychiquement mort ?
Et au moment où à Paris l’Institut du Monde arabe abrite une Exposition intitulée « Ce que la Palestine apporte au monde »illustrée par un jeune garçon (ou fille ?) arborant son skateboard, ne serait-il pas temps que le monde se ressouvienne de ce que le peuple juif lui a apporté ?
À quand un Symposium mondial d’archéologie à Jérusalem ?

 

LE 7 OCTOBRE


Le 7 octobre a pulvérisé le DÉNI de nos élites.
– Le déni du danger, pas seulement localisé dans l’espace-temps, mais permanent.
– Le déni de la psyché arabo-musulmane, certes manipulée par les religieux et les politiques mafieux de régimes dictatoriaux, qui s’est à nouveau enflammée, grâce à la culture antijuive d’origine religieuse.
– Le déni que le conflit « israélo-arabe » n’est pas un conflit territorial, sans quoi il aurait été réglé depuis fort longtemps, mais religieux, voire civilisationnel.
– Le déni que ce que recherchent les dirigeants falestiniens, toutes tendances confondues – car en cette affaire-là, il n’y a pas de « modérés » – ce n’est pas « un État » mais bien la disparition de l’État juif d’Israël.
Et n’est-il pas grotesque que le secrétaire d’État américain aille à Ramallah proposer à Mahmoud Abbas les clés de Gaza, une fois les Écuries d’Augias nettoyées par Israël ? Moribond, il n’y aurait fait aucune objection, pardi ! alors qu’il n’a plus aucune légitimité au sein même des « territoires falestiniens ».
Blinken croit-il sérieusement que le sang et les larmes d’Israël n’auraient servi qu’à remplacer le Hamas par le Fatah ? !!! Ses incessants allers-retours ne lui auraient-ils pas encore permis de saisir qu’Israël qui n’est pas l’Ukraine, ne sera pas son proxy, et qu’elle ne déléguera à personne le soin de garantir sa sécurité ?

 

Le 7 octobre a pulvérisé nombre d’illusions.
Parmi lesquelles l’illusion qui consistait à croire que la paix pouvait être obtenue en cédant des territoires, c’est-à-dire en réduisant la distance déjà infime (jusqu’à 15 km dans la région de Netanya) qui nous sépare de nos ennemis. Gaza n’était pourtant pas « occupée » et bénéficiait de ressources financières venant de toutes parts, y compris d’Israël qui, mis à part l’eau, l’électricité, la monnaie, accordait du travail et des soins médicaux à des dizaines de milliers de Gazaouis.
De plus, on ne rappellera jamais assez que c’est Israël qui a donné aux Falestiniens l’opportunité de se gérer dans des proto-États, alors que tous les pays arabes les avaient rejetés, de Jordanie (Septembre noir), de Syrie et du Liban, sans parler du fait que de 1949 à 1967, ni l’Égypte, ni la Jordanie, dont dépendaient alors Gaza et la Judée-Samarie, ne leur offrirent une telle possibilité. Et d’ailleurs eux-mêmes, les « Falestiniens » qui ne savaient pas encore exactement qui ils étaient, ne la réclamèrent pas, revendiquant au contraire la nationalité jordanienne et égyptienne (laquelle ne leur fut pas octroyée !).

 

Le 7 octobre doit générer un nouveau paradigme plus conforme à la réalité.
La réalité, c’est que la perception du fait juif par le monde arabo-musulman n’a pas fondamentalement évolué. Certains pays, certaines élites sont prêts à s’accommoder de la présence d’Israël, comme fait accompli, mais non légitime, or ce qui a été fait sans légitimité peut toujours se défaire, un jour ou l’autre…
La réalité, c’est que dans la perception arabo-musulmane, les divisions intra-israéliennes importent peu. Pour elle, il n’y a ni gauche ni droite. Et le 7 octobre, le Hamas non plus ne discrimina ni les opinions, ni les âges, ni les sexes. Tous étaient perçus comme sionistes, c’est-à-dire « fascistes » et « racistes », des « porcs et des singes », donc tous massacrables.
C’est ce que vient de décréter au Caire l’Université d’El Ahzar, le Vatican islamique. Et à ce titre, on se devait non pas de les tuer « simplement », mais de leur faire subir les pires humiliations, mutilations et les pires exactions, y compris, le four pour un bébé, cuit vivant devenu un sujet de plaisanterie pour Warda Anwar une « influenceuse » franco-arabe.

 

La réalité, c’est qu’aucun gouvernement arabe, aucune autorité religieuse, aucun dirigeant ni personnalité falestiniens n’ont dénoncé le massacre. Ce qui ne nous étonne nullement. Par contre, ce qui nous étonne fort c’est que le gouvernement provisoire de coalition actuel n’ait pas exigé des partis politiques arabes israéliens qu’ils condamnent le massacre du 7 octobre, alors que leurs députés se sont même abstenus de participer au Parlement à une séance spéciale de projection des images de l’attaque du Hamas. Quant au seul parti arabe qui y ait assisté, Raam, non seulement son chef Mansour Abbas n’a fait aucun commentaire, mais l’une de ses députées, Iman Khatib-Yasin, a même osé affirmer: « aucun bébé n’a été massacré, aucune femme n’a été violée ». Sera-t-elle démissionnée comme l’aurait promis le rusé Mansour Abbas ?

 

À LA CROISÉE DES CHEMINS


La question obsédante dont je parlais au début ne nous quittera pas. Il vaut donc mieux y réfléchir que la refouler. Pour autant, il ne faut pas se tromper de priorité. L’heure est au combat à Gaza. Quelles que soient leurs opinions, nos soldats luttent, s’épaulent, et meurent côte à côte. Hormis quelques attardés de la haine, les Juifs, les Druzes et des Bédouins, quelles que soient leurs opinions, ont immédiatement organisé le front intérieur de la solidarité et du soutien aux familles de victimes, et à nos soldats, lesquels ne sont pas discriminés selon leurs opinions par les balles du Hamas.


Toutes les guerres qu’a dû faire Israël ont été des guerres pour l’existence et il en sera ainsi tant que le monde arabo-musulman ne se sera pas engagé dans une véritable révolution copernicienne…


Mais le 7 octobre n’appelle-t-il pas aussi Israël à une aussi grande révolution mentale qui va bien au-delà d’une simple réforme judiciaire ? Quand nos « élites » comprendront-elles que tant qu’Israël sera en danger d’existence nationale, « gauche » et « droite » sont condamnées à coopérer, et que le nécessaire débat entre elles ne devrait jamais atteindre le degré de violence qui fut le sien durant les mois précédents, état de fait qui a sans aucun doute laissé croire au Hamas que le moment était propice.


En tous cas, si le 7 octobre ne nous menait pas à cette prise de conscience que pour des décennies, voire des siècles, l’existence d’Israël restera problématique, restera un challenge – et à ce propos, il faut lire et relire l’interview de l’historien Benny Morris accordé au Haaretz en 2004 : alors les presque 2000 tués et kidnappés auront été violentés ou tués pour rien…


Alors les immenses souffrances de nos compatriotes martyrisés n’auront servi à rien…


Alors nous serions tous collectivement des traîtres et des renégats devant l’Éternel, que l’on y croie ou non, méritant notre sort d’être persécuté, chassé et de disparaître.

 

Jean-Pierre Lledo vit en Israël. Il est réalisateur de cinéma et il a écrit deux livres: 'La Révolution démocratique dans le monde arabe, Ah ! si c’était vrai !', ainsi que 'Le Monde arabe face à ses démons, Nationalisme, Islam et Juifs'. 

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