Être Grand, c'est être humble
- Michel Benhayim
- 1 sept.
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À propos de celui qui sera choisi pour devenir roi en Israël, la Tora précise qu'il devra rester humble, afin que son cœur ne s'élève pas au-dessus de ses frères:
« Lorsqu’il siégera sur le trône royal, il écrira pour lui-même, sur un rouleau, une copie de cette Tora, en présence des prêtres lévites. Elle devra rester auprès de lui et il la lira tous les jours de sa vie, afin qu’il apprenne à craindre HACHEM son DIEU, en veillant à observer toutes les Paroles de cette Tora et de ces décrets, afin que son cœur ne s'élève pas au-dessus de ses frères, et qu’il ne s’écarte pas des Mitsvot ni à droite ni à gauche, pour qu’il garde longtemps sa royauté, lui ainsi que ses fils, au milieu d’Israël. » (Devarim 17, 18-20)
Il devra « la lire tous les jours de sa vie » pour continuer à craindre HACHEM et ne jamais transgresser la Loi de la Tora. Mais il y a aussi une autre raison : « afin que son cœur ne s’élève pas au-dessus de ses frères ». Le roi devait rester humble. Celui qui occupe la position la plus importante dans le pays ne doit pas se considérer comme étant le plus haut placé. Ceci est particulièrement significatif en ce qui concerne la façon dont le Judaïsme conçoit la manière de gouverner sur le plan politique.
Il y a d’autres Mitsvot qui s’adressent particulièrement au roi d’Israël : il ne doit pas accumuler trop de chevaux afin de ne pas établir de liens commerciaux avec l’Égypte. Il ne doit pas avoir trop de femmes « car elles détourneront son cœur ». Il ne doit pas accumuler de richesses. Ce sont là des tentations constantes pour un roi.
Comme nous le savons, et comme les Sages l’ont souligné, ce sont ces trois interdictions que Chlomo [Salomon], le plus sage des hommes, a transgressées, marquant le début du long déclin vers la corruption qui a marqué par le passé une grande partie de l’histoire de la monarchie en Israël. C'est ce qui conduisit, après sa mort, à la division du royaume.
Mais il ne s’agissait que de symptômes, non de la cause. Celle-ci résidait dans le sentiment que le roi pouvait avoir que, puisqu’il était au-dessus du Peuple, il était aussi au-dessus de la Loi. Comme le disent les rabbins, Chlomo justifia la transgression de ces interdictions en disant :
« La seule raison pour laquelle un roi ne peut pas accumuler de femmes, c’est qu’elles détourneront son cœur ; donc, j’épouserai de nombreuses femmes et je ne laisserai pas mon cœur être détourné. Et puisque la seule raison de ne pas posséder de nombreux chevaux est de ne pas établir de relations avec l’Égypte, j’aurai beaucoup de chevaux mais je ne commercerai pas avec l’Égypte (Sanhédrine 21b). »
Dans les deux cas, il tomba dans le piège contre lequel la Tora l’avait mis en garde. En fait, les femmes de Chlomo détournèrent son cœur (Rois I, 11, 3), et ses chevaux furent importés d’Égypte (I Rois 10, 28-29). L’arrogance du pouvoir mène à sa perte. L’hubris (l'orgueil et l’arrogance) conduit à la némésis (la Colère Divine)...
Rav Jonathan Sacks
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