Affronter le Mal

Quant tout va mal

Le mal n'est pas vraiment une surprise, surtout en ce qui concerne les êtres humains ; HACHEM décrit l'humanité d’une façon qui ne laisse guère de place au doute : « Car le penchant du cœur de l'homme est mauvais dès sa jeunesse » Genèse (8, 21).

Dans la nature aussi, il y a des accidents et des catastrophes, mais le mal absolu semble être un attribut exclusivement humain. Il existe cependant différents degrés dans la manifestation du mal : ceux-ci peuvent se traduire par des faits relativement bénins de malveillance jusqu’au déchainement de crimes et de guerres à grande échelle.

Les manifestations violentes du mal ont toujours existé. Un certain nombre d'entre elles avaient lieu dans des endroits reculés, de sorte que l'humanité pouvait facilement les ignorer. Récemment, cependant, le mal a commencé à toucher le cœur du monde occidental, et aujourd'hui il ne peut plus être ignoré. Les actes de malveillance, de terrorisme et de tuerie de masse qui sont apparus ne sont ni spontanés ni aléatoires : il s'agit d'un mal délibéré, organisé et systématique. Le mal va bien au-delà du préjudice causé aux individus ; il répand la peur et la terreur sur des populations entières.

Le message est clair. Nous ne pouvons plus nous permettre de « soupirer et crier sur les abominations » (Ezéchiel 9, 4), en restant passifs et en nous contentant de nous plaindre de cette situation. Au contraire, si nous laissons perdurer cette situation, elle ne fera que s’aggraver. L'histoire nous enseigne qu’ignorer le mal ne fait que le développer. Plus d'une guerre de grande ampleur aurait pu être évitée si les hommes s'étaient levés contre des actes relativement mineurs de méchanceté.

Le mal n'est pas une simple abstraction. Comme la maladie, il est concret. C'est une agression. À côté des responsables directs du mal, il y a ceux qui profitent de ses conséquences et qui se réjouissent de la souffrance des victimes. En outre, beaucoup d'êtres humains honnêtes trouvent souvent – peut-être justement parce que ce sont des êtres humains honnêtes – des explications et des justifications au mal, ce qui lui permet de se développer.

Pourtant, si le mal est présent et prédomine dans le monde, il ne représente en vérité qu'une petite partie de la réalité. La plupart des gens ne veulent pas le mal, n'y participent pas et ne l'apprécient pas. Mais les gens vivent au sein de sociétés, de nations et d'États, et ils ont tendance à attendre des responsables politiques qu'ils fassent le travail à leur place. En outre, faire le bien est généralement beaucoup moins enthousiasmant que perpétrer le mal.

La volonté de combattre le mal doit donc venir de l'intérieur de chacun de nous. La pauvreté, l'ignorance, la souffrance, les accusations malveillantes peuvent expliquer la diffusion du mal, mais aucune explication du mal ne peut le justifier. Il ne suffit donc pas de protester passivement, il ne suffit pas d'espérer le jour où « la mort sera engloutie pour toujours » (Isaïe 25, 8) et où « l'esprit d’impureté disparaîtra du pays » (Zacharie 13, 2).

Il faut agir concrètement, à la fois pour prévenir le mal et pour le détruire.

Nous avons le pouvoir et la capacité de combattre certaines des raisons pour lesquelles le mal prospère. Il est de notre devoir de rechercher, avec beaucoup plus de force, les moyens de déraciner ce mal dans toute la mesure du possible. Et nous devons le faire, en particulier, dans les endroits où il se manifeste le plus ouvertement.

Il semble que cette tâche devra rester d'actualité pendant de nombreuses années encore.

Rav Adin Steinsaltz

Chaque diamant a de nombreuses facettes et chaque facette brille avec sa nuance particulière, c’est ce qui fait la beauté et la valeur du diamant. De même, dans le groupe WhatsApp ‘Judaïsme et Israël’, chacun peut s’exprimer librement de façon anonyme et dans le respect des autres opinions. Pour rejoindre le groupe, veuillez prendre contact sur cette page.

N'hésitez pas à partager ce commentaire :

ACCUEIL

BLOG

LIVRES

---