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Le Compte de l'Omer

סְפִירַת הָעֹמֶר
LE COMPTE DE L'OMER
Sa Dimension Spirituelle:

comment saisir l'opportunité
de cette période
pour acquérir un cœur nouveau ?

Rav David Agmone

L’homme vient dans ce monde pour לְתַקֵּן ‘réparer et améliorer’ sa Nechama. Pour l'aider à y parvenir, le cycle annuel de nos Fêtes constitue un espace temporel qui offre des opportunités permettant de nous élever sur le plan Spirituel. 

C’est ainsi qu’il est écrit dans la Tora : « Vous compterez pour vous dès le lendemain du Chabbat, depuis le jour où vous aurez offert l’Omer הַתְּנוּפָה 'd’Élévation' ; ce seront sept semaines qui devront être entières » (Lévitique 23, 15). Dans ce verset, le jour de la Fête de Pessah est désigné par le mot « Chabbat » et il est précisé que, dès le lendemain, il faudra apporter l’offrande de « l’Omer d’Élévation ».

C’est alors que commence la Mitsva de compter. 

L’expression « Omer d’Élévation » fait allusion au sens profond de cette période. Au 18ème siècle, il y avait en Biélorussie un  Ḥassid exceptionnel, Rabbi Aharon de Karline : il avait le don de réussir à rapprocher chaque Juif qui s’était éloigné du Judaïsme et de sa Source Spirituelle. Un jour, il rencontra un Juif qui s’était complètement éloigné et qui n’était attiré que par les futilités insignifiantes de ce monde. Rabbi Aharon savait bien qu’aucune parole ne pourrait réussir à le convaincre. Que fit-il ? Il le saisit, le souleva au-dessus du sol et il le secoua fortement à droite à gauche jusqu’à ce que ce qu’il commence à crier, à pleurer et à prendre enfin conscience de son comportement, pour qu’il revienne vers les valeurs du Judaïsme. Quand les disciples de Rabbi Aharon lui demandèrent pourquoi il avait agi ainsi, il leur répondit simplement qu’il y des moments où il faut soulever et élever un Juif, pour qu’il sorte de l'ambiance délétère dans laquelle il sombre peu à peu, et pour l’amener là où il retrouvera son véritable destin qu’il n’aurait jamais dû quitter. 

Ce récit vient nous rappeler que la période de « l’Omer d’Élévation » contient potentiellement la possibilité de s'élever sur le plan Spirituel. Dès que nous en prenons conscience, nous devons saisir cette opportunité pour nous rapprocher de ce qui représente en définitive notre finalité.
Chaque année, le 15 du mois de Nissan, la Lumière de la sortie d’Égypte se révèle à nous en ce monde. Les lettres du mot
פַּרְעֹה (Pharaon) sont les mêmes que celles de הֶעָפָר (la poussière), tout comme les lettres de מִצְרַיִם (Égypte) sont aussi celles de מְצָרִים (limites). Pharaon et l’Égypte représentent les forces de la nature qui retiennent l’être humain au niveau du matérialisme lié à ce monde et qui l’empêchent de ressentir ce qu'est le goût de la véritable Liberté. Cette même Lumière, qui a brisé la force de Pharaon en Égypte, est aussi capable de briser le ‘Pharaon intérieur’ en chacun d’entre nous et de le faire sortir de la servitude pour aller vers la Liberté. Comme l’écrit l’auteur du livre ‘Bnei Yissakhar’ (Rabbi Tsvi Elimelekh Chapira, de Dinov en Pologne), ‘toutes les Lumières se sont révélées le premier soir (de Pessaḥ), aux Degrés les plus élevés, sous forme d’un Miracle, mais cela n’était pas dû à nos mérites. Et donc, ces Lumières ne pouvaient pas continuer à se révéler’. Immédiatement après la nuit du Seder, la Lumière Infinie s’est éloignée et ‘c’est pourquoi HACHEM nous a donné la Mitsva de compter jour après jour. Alors, grâce au mérite de nos actions, les Moḥines (Ḥokhma Bina et Da’at) se révèlent progressivement et elles continuent à se dévoiler grâce à nos mérites’. En d’autres termes, le fait de compter le ‘Omer nous donne la possibilité d’acquérir le Degré extrêmement élevé qui prévalait le jour de Pessaḥ, selon le principe bien connu : ‘J’ai fait des efforts et j’ai trouvé : crois-le’.

Dans la Tora, la sortie d’Égypte est mentionnée en tout 50 fois. Ce nombre fait allusion aux cinquante Degrés nécessaires pour transformer un esclave en être libre. La Mitsva de l’Omer précise « Vous compterez cinquante jours », mais en fait nous ne comptons que quarante-neuf jours, car le cinquantième est celui de la Fête de Pessaḥ qui précède le Compte lui-même. Pessaḥ est le jour initial au cours duquel se dévoile la Grande Lumière, puis elle s’éloigne et laisse derrière elle un certain souvenir dans la Nechama. C’est ce souvenir qui donne la possibilité à chacun d’entre nous d’entamer son propre cheminement pour sortir de la situation appelée ‘Mitsrayim’ (Égypte) dans laquelle il se trouve emprisonné. 
Les Sages ont considéré l’ensemble du Compte de l’Omer, de la nuit du Seder à la Fête du Don de la Tora, comme une seule et même Mitsva, qui à l’avenir se révèlera comme une Fête à part entière. C’est la raison pour laquelle celui qui a oublié une seule fois de compter devra continuer les jours suivants de compter, mais sans prononcer la bénédiction correspondante. Par ailleurs, la date exacte de la Fête de Chavouot n’est pas mentionnée dans la Tora, car elle est ainsi appelée en raison des sept semaines qui la précèdent.
La finalité de la Fête de Pessaḥ ainsi que la progression quotidienne du Compte de l’Omer, l’ensemble du processus d’élévation de l’Âme qui sort de l’esclavage en Égypte pour servir H
ACHEM, tout cela prend fin à Chavouot. Chaque jour qui sépare ces deux Fêtes nous permet de sortir un peu plus de l’état d’Égypte intérieur qui nous retient vers le bas ; ainsi en est-il chaque année, comme cela a eu lieu la première fois, quand les Bnei Israël sont sortis du pays d’Égypte pour aller dans le désert pendant quarante neuf jours, jusqu’à ce qu’ils parviennent au mont Sinaï...

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