La Fête de Souccot et Qohelet
- Michel Benhayim
- 22 août
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 24 août

De toutes les Fêtes juives, Souccot est certainement celle qui se rapproche le plus de la situation dans laquelle nous vivons à notre époque. Le livre de Qohelet, que nous lisons à Souccot, aurait presque pu être écrit au XXIe siècle.
Voici un homme à qui tout réussi : il possède des palais somptueux, des carrosses magnifiques, des femmes qui lui offrent leur amour…. Il a voulu et obtenu tout ce que le monde peut offrir, du plaisir aux possessions, en passant par le pouvoir et la sagesse.
Et pourtant, lorsqu’il fait le bilan de ce que fut toute sa vie, il se dit en fin de compte que « Vanité des vanités, tout est vanité. »
L'incapacité de Qohelet à trouver un sens à sa vie est directement liée à son obsession du « je » et du « moi » : « J'ai construit pour moi-même, » « J'ai rassemblé pour moi-même, » « J'ai acquis pour moi-même. » Plus il s'est laissé entraîner par la poursuite de ses désirs et plus sa vie lui semble vide.
Il n'y a pas de critique plus puissante de notre société de consommation, dont l'idole est le « moi », l'icône est le « selfie » et le code moral est « tout ce que tu veux ». Cela se reflète clairement dans la société actuelle qui a atteint une prospérité sans précédent, offrant aux gens le plus grand choix qu'ils n'ont jamais pu avoir, mais qui a également connu une augmentation sans précédent de l'abus d'alcool et de drogues, de troubles alimentaires, de syndromes liés au stress, de dépressions, de tentatives de suicide et de suicides.
C'est une société de touristes de passage, et non de pèlerins, mais ce n'est pas une société qui procure le sentiment d'une vie valant la peine d'être vécue. De tout ce que les gens ont choisi d'adorer, le « moi » est le plus frustrant. Car une culture du narcissisme cède rapidement la place à la solitude et au désespoir.
Vers la fin du livre, Qohelet trouve un sens aux choses simples : « Le sommeil du travailleur est doux », « Profite de la vie avec la femme que tu aimes », Mange, bois et profite du soleil. »
C'est là finalement tout le sens de Souccot, la Fête des choses simples. Selon la tradition juive, c'est le moment où nous nous rapprochons le plus de la nature: assis dans une cabane dont le toit n'est fait que de feuilles, les mains remplies de fruits non transformés et de feuillage de palmier, de cédrat, de brindilles de myrte et de feuilles de saule.
C'est un moment où nous nous libérons brièvement des plaisirs sophistiqués de la ville et des artefacts transformés de l'ère technologique, et où nous retrouvons une partie de l'innocence que nous avions lorsque nous étions enfants, lorsque le monde avait encore l'éclat de l'émerveillement.
Rav Jonathan Sacks
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